La sculpture

"Ni une victoire ni une défaite mais une résistance"

Dans une lettre adressée au maire de Belfort, Bartholdi parle du futur monument :

Ce n'est ni une victoire, ni une défaite qu'elle doit rappeler ; c'est une lutte glorieuse dont il faut transmettre la tradition pour la perpétuer (...) Le monument représente sous forme colossal un lion harcelé, acculé et terrible encore en sa fureur. Il serait placé sur un piédestal appliqué contre la paroi du rocher, à une hauteur que je n'ai pas pu mesurer, mais qui se détermine facilement sur place avec l'aspect des dessins. Je suppose qu'il faudra donner au Lion une hauteur de quatre mètres, il serait exécuté en belle pierre blanche ; le piédestal serait d'environ cinq mètres en granit gris. L'ensemble se détacherait admirablement sur la masse sombre et frustre du rocher, ce serait visible à très grande distance.

La vision de Bartholdi connaît de nombreuses évolutions y compris concernant les dimensions de la sculpture qui finalement mesure 11m de haut pour 22m de long.

Bartholdi,  dans un souci d'harmonie de couleur, préfère le grès rouge des Vosges. Les blocs sont travaillés individuellement, puis déplacés sous la citadelle de Belfort pour y être assemblés un à un. La roche est taillée derrière le monument pour que le fauve se détache mieux de la paroi. Il semble prêt à se dresser contre l'ennemi, et prouve sa force en maintenant sous  sa patte une flèche qu'il vient d'arrêter.

Allongé, il tourne symboliquement le dos à l'est, et regarde, imperturbable, l'ouest et le sud. Malgré la situation, il garde son sang-froid. Son expression est empreinte de sérénité et de sévérité, il n'est plus simplement un combattant, il est l'animal qui, suivant la tradition des monuments funéraires, préserve par sa présence la mémoire des combattants. Bartholdi assure ainsi, par la physionomie de son Lion, la pérennité du souvenir tout en faisant preuve d'une connaissance fine de l'acte commémoratif. 

"Il n'y a rien de violent" dans cette sculpture, le Lion demeure inébranlable et est devenu, au fil des années, le protecteur de Belfort.

 

 

Informations annexes au site