En juillet 1870, la France gouvernée par l’empereur Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. Dans les semaines qui suivent, les défaites s’enchaînent, le pays est envahi et l’empereur est fait prisonnier à Sedan. Le 4 septembre, un gouvernement républicain de défense nationale est proclamé, décidé à poursuivre la lutte.
À partir du 3 novembre 1870, la place de Belfort est investie par un corps d’armée prussien sous le commandement du général Udo Von Tresckow (1808 – 1885). Aristide Denfert-Rochereau (1823 – 1878) refuse la sommation de capitulation que lui propose l’ennemi le 4 novembre. Il déclare alors " nous connaissons l'étendue de nos devoirs envers la France et envers la République et nous sommes décidés à les remplir ".
Pendant plus d’un mois, la garnison de Belfort effectue de nombreuses sorties, appuyée par son artillerie à longue portée. Son feu très efficace oblige les Allemands à se tenir loin de leur objectif et parfois à se retirer des villages investis. Denfert parvient ainsi à tenir à distance les assiégeants pendant près d’un mois grâce entre autres aux travaux de fortifications menés dès l’été sur les hauteurs de Bellevue, des Perches et à ceux organisés à Danjoutin et à Pérouse. Il improvise aussi l’installation d’une fonderie destinée à fabriquer des munitions et préconise l’utilisation d’une nouvelle méthode de tir qui allonge la portée des canons.
À partir du 3 décembre, les premiers obus tirés par les Allemands atteignent la ville. Cependant, une violente riposte de la garnison interrompt le bombardement, qui ne reprend que le 13.
La progression prussienne sur certaines positions permet à l’assiégeant de reprendre le feu, de façon intensive et quasi continue. Les conditions hivernales très rigoureuses de l’hiver 1871 qui s’ajoutent à une épidémie de typhus et de variole contribuent à abaisser le moral des défenseurs.
Le 16 janvier, l’armée de l’Est, initialement composée de 140 000 hommes issus de presque toute la France et commandée par le Général Charles-Denis Bourbaki (1816–1897), est chargée de libérer Belfort de son siège. Supérieure en nombre, elle parvient à enfoncer les troupes allemandes le long de la Lizaine, près de Chenebier et Frahier, obligeant le Général Graf von Werder (1808–1888) à desserrer son étreinte sur la place forte alsacienne. Mais Bourbaki, surestimant son adversaire et méconnaissant la réalité de la situation, ordonne la retraite le 18, au lieu de profiter de l’avantage évident. La ville de Belfort ne sera pas libérée.
Avec des troupes renforcées et du matériel supplémentaire, von Tresckow intensifie le siège et le 27, sûr de sa victoire, il lance une offensive contre la redoute des Perches, principal appui des assiégés. L’attaque coûte la vie à 500 de ses hommes, et il doit se résoudre à une avance beaucoup plus lente, tranchée par tranchée.