Naissance du projet

Ce monument doit vivre avec la vie publique, devenir un besoin dans l’aspect de la ville et s’identifier à elle. 

Après le siège de 1870-1871, Belfort, une paisible petite cité alsacienne, acquiert une notoriété qui dépasse les frontières nationales. En décembre 1871, le conseil municipal décide de faire élever un monument commémoratif des victimes du siège et organise un concours.

L’emplacement choisi est le pré Gaspard, à l’est de la ville, près de la porte du Vallon. Il prend très vite la dénomination de «  cimetière des mobiles  » car le terrain a servi de lieu de sépulture durant le siège. Mais le maire, Edouard Meny ne reçoit que deux propositions. Alors sur le conseil d’un de ses amis, il s’adresse directement à Bartholdi au début de l’année 1872 qui répond favorablement.

Mais Bartholdi trouve ce terrain isolé : «  Quant à l’emplacement, mes conclusions ne sont décidément pas en faveur du terrain de sépulture, c’est un endroit isolé, sans conditions avantageuses, invisible quand on n’y va pas spécialement pour cet objet  ». L’artiste pense d’abord à la place d’Armes, devant l’Hôtel de Ville. Mais très vite il se montre intéressé par la roche qui domine Belfort.

Braun, vue de la citadelle après le siège de 1870 © Musée(s) de Belfort

L’artiste va changer l’orientation du projet et l’élargir à une dimension pédagogique et idéologique: le monument doit échapper aux allégories traditionnelles, véhiculer un message universel et accéder à l’intemporel. Dans un courrier du 16 mars 1872, Bartholdi insiste sur l’importance du choix de son emplacement «  il faut que le monument soit bien en vue et s’identifie à la ville  ».

C’est de là que lui vient l’idée du Lion, symbole de fermeté, de résistance et de vaillance. Selon lui ce n’est ni une victoire ni une défaite que le Lion doit rappeler, c’est une lutte glorieuse dont il faut transmettre la tradition pour la perpétuer. L’artiste choisit de ne pas représenter l’événement ou le pays en question, pas plus qu’un personnage politique ou guerrier. Il évite la lourdeur allégorique et choisit un animal qui fait figure de roi des animaux et qui exprime la puissance, le courage et la souveraineté : le Lion.

Le Lion est érigé entre 1875 et 1880.

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