Cette année encore, afin de maintenir ce rendez-vous dans de bonnes conditions, les conférences se déroulent dans la salle de spectacle du Centre Culturel et Social Oïkos de la Pépinière. Les conférences d’histoire de l’art sont également accessibles en direct ou replay en visioconférence (sur inscription).
Cycle pour accompagner l’ouverture en 2026 du nouveau Musée d’art de Belfort, autour de l'histoire de l'invention des musées
• De l'objet de culte à l'objet d'art, le désir de la préservation
Intervenante : Catherine Vaxelaire/Koenig, historienne de l’art
Mercredi 15 octobre 2025, 18h
Depuis quand une statue de Vénus est-elle une œuvre d’art ? Les musées archéologiques sont les héritiers des trésors des temples et des tombeaux des princes. Ces objets précieux créés pour honorer les dieux et les déesses étaient conservés dans les temples et n’étaient visibles qu’en de rares occasions. De nos jours, ces offrandes somptuaires montrant la piété des fidèles et la richesse des rois sont désormais considérés comme des œuvres d’art. L’archéologie et l’histoire de l’art ont permis d’étudier et de comprendre les temps anciens.
Le goût du patrimoine et le désir de curiosité pour la connaissance du passé est né au XVe et XVIe siècle et ne s’est pas tari depuis. Dans les musées sont conservés des objets précieux, des bijoux, des couronnes, des épées, des statuettes qui appartenaient à des rois ou des princes tous issus généralement des tombeaux royaux ou princiers. Ils devaient être conservés au secret des temples et des tombeaux et rester invisibles des vivants ; aujourd’hui ils sont exposés dans des musées d’art et d’histoire et permettent de construire le grand récit de l’histoire de l’humanité.
• Spéciale - Conférence gourmande : Parcours de soldats africains dans le Territoire de Belfort pendant la Seconde Guerre mondiale
Intervenant : Julien Fargettas, directeur du service départemental de l’ONaCVG du Puy-de-Dôme, référent national ONaCVG « Histoire et mémoires des combattants africains et ultramarins », docteur en Histoire
Vendredi 28 novembre 2025
Durée : 2 h 30 entrecoupée d’un cocktail dînatoire offert par le Centre social et culturel de la Pépinière. 18h -19h30 et 20h-21h
A travers leurs parcours pluriels, Julien Fargettas évoquera les destins des soldats africains passés par le Territoire de Belfort, de la campagne de 1940 à la Libération, sans oublier les prisonniers de guerre. Il s’appuiera sur des sources variées, notamment d’archives.
• Le cabinet de curiosité, l'inventaire du monde
Intervenante : Catherine Vaxelaire/Koenig, historienne de l’art
Mercredi 10 décembre 2025, 18h
Au moment des Grandes Découvertes lancées par l’Occident parti à la conquête du monde, les marins et les explorateurs ont rapporté de nouvelles choses rares, nouvelles, singulières : des animaux, des plantes, des pierres remarquables, des objets aux usages inconnus, des œuvres d’art antiques. Ces objets intrigants ont été collectionnés et présentés dans des cabinets de curiosité. Soudain, les hommes aisés du XVIe siècle se sont pris de passion pour l’accumulation de ces mirabilia.
Petit à petit, les collections se sont structurées et rangées selon un ordre qui est à l’origine de nos catégories scientifiques : les naturalia : objets issus de la nature, plantes, animaux, minéraux, les artificilia : les objets créés par la main de l’homme, les scientifica : objets scientifiques permettant l’observation et la mesure du monde, les exotica : objets mystérieux l’usage inconnu.
Quand on ouvre la porte des cabinets de curiosité, on découvre la naissance de la curiosité scientifique et le désir de l’inventaire et de la classification, ces catégories mentales qui nous aident encore à comprendre le monde.
• Le Grand Tour et l'invention de l'amateur éclairé
Intervenante : Catherine Vaxelaire/Koenig, historienne de l’art
Mercredi 21 janvier 2026, 18h
Depuis quand parle-t-on d’art italien ou d’art flamand ? Au XVIIIe siècle, la péninsule italienne est visitée par des aristocrates, des riches voyageurs qui se piquent de curiosité pour les trésors amassés, les œuvres d’art exposées et les sculptures antiques réunies durant des générations par les grandes familles princières italiennes. Les visiteurs amateurs d’art se lancent dans le Grand tour de l’Italie, de Milan à Naples, de Venise à Florence, de Sienne à Rome. D’une ville à l’autre, les amateurs toujours plus éclairés veulent rapporter une œuvre d’art et ils deviennent des touristes, c’est à celui qui ramènera le souvenir le plus mémorable des lieux traversés.
Ce nouvel amour intéressé de l’art et de la culture sera à l’origine de la création des musées dans les capitales du nord de l’Europe et du développement des collections de peinture élaborées à partir de leur lieu d’origine. Petit à petit, on va parler d’art italien, d’art flamand, d’art anglais, allemand, espagnol bien avant que naissent les états nations au XIXe siècle.
• L'invention du patrimoine et des musées au XIXe siècle
Intervenante : Catherine Vaxelaire/Koenig, historienne de l’art
Mercredi 4 mars 2026, 18h
Depuis quand protège-t-on le patrimoine ?
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, deux générations après les destructions de la Révolution française, les mentalités changent. Un nouveau regard se porte sur l’art médiéval et l’architecture gothique qui avaient été tant méprisés depuis le XVIe siècle. Victor Hugo écrit « Notre-Dame de Paris » en 1831, roman qui va lancer un nouvel amour pour la cathédrale. Prosper Mérimée est nommé la même année inspecteur général des Monuments Historiques et charge Eugène Viollet-le-Duc des travaux des restaurations des églises médiévales remarquables. L’architecte Viollet–le-Duc en étudiant l’architecture médiévale va définir deux styles, l’art roman et l’art gothique.
L’histoire entre à l’université, le grand récit de l’histoire culturelle commence son premier chapitre. L’histoire de l’art est fille de l’histoire et lentement, se construisent les méthodes pour apprendre à lire les œuvres d’art et comprendre le langage polysémique de l’image.
• Construire un musée au XIX et XXe siècle
Intervenante : Catherine Vaxelaire/Koenig, historienne de l’art
Mercredi 29 avril 2026, 18h
Comment abriter, conserver, exposer, étudier les œuvres d’art ? Au fur et à mesure que l’on étudie les œuvres remarquables et qu’elles entrent dans le patrimoine, les questions de la conservation et de l’exposition se posent. Où doit-on garder les œuvres d’art, dans les églises pour lesquelles elles ont été conçues ; dans les châteaux qui les ont abritées ; dans les palais royaux reconfigurés pour accueillir des milliers de visiteurs ? Quelle forme donner au musée ? Un palais renaissance, un temple grec, un bâtiment à toit plat qui se fond dans le paysage ? Tout est possible, l’essentiel est de bien aménager l’intérieur. Dans de nombreux cas, il faut construire de nouveaux bâtiments conçus tout spécialement pour abriter les collections. Mais les fonctions sont contradictoires : conserver et étudier demandent des espaces cloisonnés et sécurisés avec de grandes étagères de stockages et de grandes tables de travail. Exposer et accueillir du public demande de grandes ouvertures, des lieux ouverts
• La Donation Jardot, histoire du cabinet d'un amateur
Intervenante : Catherine Vaxelaire/Koenig, historienne de l’art
Mercredi 20 mai 2026, 18h
Comment devenir un collectionneur éclairé ? Maurice Jardot, né en 1911 à Evette-Salbert a suivi des études d’histoire de l’art et est devenu conservateur du patrimoine. En 1956, il entre comme conseiller puis devient directeur artistique de la galerie Louise Leiris. Cette galerie d’art avait été fondée par Daniel-Henri Kahnweiler, le beau-père de Louis Leiris qui avait épousé sa mère Lucie Godon. Au sein de cette galerie fabuleuse, Maurice Jardot a côtoyé et collectionné les œuvres de Pablo Picasso, Georges Braque, Juan Gris, Joan Miró, Max Ernst, André Masson, Fernand Léger, Élie Lascaux, Eugène de Kermadec. Maurice Jardot a offert à la Ville de Belfort en 1997 cent œuvres issues de sa collection. Installée dans la villa de Léon Deubel, la collection présente des gouaches, des gravures, des aquarelles, des peintures à l’huile.
Comment devient-on collectionneur ? Qu’est-ce qu’un artiste ? Que se passe-t-il lorsque l’on contemple une œuvre d’art, arrive-t-on aisément à saisir le message de l’artiste et à comprendre l’œuvre d’art ? Voyage à travers les œuvres d’art de la collection Jardot.
Sauf mention contraire, les conférences ont lieu à 18 h au Centre Culturel et Social Oïkos de la Pépinière, 9 rue Danton à Belfort.
Tél. : 03 84 21 04 02
Inscription auprès du service médiation : 03 84 54 56 40 ou mediationmusees@mairie-belfort.fr
Durée : 1 h 30 / Entrée libre
Attention pour accéder au service de visioconférence, la clôture des inscriptions s’effectue le jour de l’événement à 12 h afin de transmettre les données à la plateforme numérique. Nouvelles dispositions : pour le visionnage des conférences de Catherine Koenig. Le temps de disponibilité de l’enregistrement de la conférence est désormais réduit à une semaine au-delà du jour de la conférence