Mascara
Thérèse Le Prat photographe (1895-1966)
Musée des Beaux-Arts - Tour 41
Exposition conçue dans le cadre de la Journée internationale des Droits de la Femme. Avec la collaboration de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine de Paris.
En 2016, c’est l’occasion de commémorer le cinquantième anniversaire de la disparition de Thérèse Le Prat. Cette artiste, qui a bâti une des œuvres les plus atypiques, occupe, malgré sa singularité, une place centrale dans la scène photographique des années 1940 au milieu des années 1960. Elle a remis en cause les principes de la photographie humaniste, en substituant à la grandeur de l’humain, l’effroi narcissique de sa condition.
Thérèse Le Prat (née Thérèse Cahen en 1895) se voit offrir par son mari, un peu avant leur séparation, un appareil de photographie célèbre : un Rolleiflex. Devant subvenir à ses besoins après son divorce avec Guy Le Prat, le célèbre éditeur, elle trouve un poste de photographe dans des Compagnies des Messageries Maritimes, elle découvre ainsi de nombreux pays et continents dont l’Asie et l’Afrique qui la marquent durablement. Elle épouse, en 1944, le conservateur du Musée Guimet également professeur à l’École du Louvre qui complétera ainsi sa connaissance déjà solide des cultures et des arts extra-européens. Par son intermédiaire, elle rencontre différentes personnalités du monde littéraire et artistique dont elle fait régulièrement le portrait. En 1947, elle comprend que son sujet privilégié sera de photographier des acteurs de théâtre parce qu’ils sont plus aptes à donner aux sentiments des nuances et, au tragique, sa fonction cathartique.
Les tirages présentés qui sont tous d’époque, sont reconnus pour la qualité de leurs noirs, leurs nuances de gris, le velouté des ombres qui s’apparentent à un trait de kôhl ou alors de mascara.