Visites commentées gratuites de l'exposition tous les premiers dimanches de chaque mois à 15 h par les commissaires d'exposition (sur réservation au 03 84 54 25 51).
Formée à Paris dans l’atelier de Johnny Friedlaender de 1960 à 1963, Hélène Csech (1921-2013) explore plusieurs techniques de l’estampe qu’elle met parfois en pratique conjointement, mais toujours en respectant un stricte bichromie noire et blanche. Elle expose dans divers salons (Salon d’automne, biennale européenne de gravure, multiples expositions de la société des peintres-graveurs et lithographes indépendants dite « Le Trait »), galeries (Michel Broutta, Bréheret et Valmay à Paris, Galerie K à Lyon, La Marge à Blois, etc.) et musées (musée de l’imprimerie à Lyon, musée d’Art et d’Histoire de Belfort, centre d’art de Brest, musée Baron Gérard de Bayeux, musée des jacobins de Morlaix, etc.) en France comme à l’étranger (Stedelijk Museum, Galerie Hollard à Prague, bibliothèque universitaire de Hambourg). Les estampes d’Hélène Csech donnent à voir des mondes intérieurs, des contrées de l’étrange, des espaces mouvants qui ne sont ni régis par les lois du réel, ni habités par des Hommes ordinaires. Ce qu’il y a d’onirique, de mystérieux et d’inattendu dans ses œuvres la place dans une veine que l’on qualifierait volontiers de néo-surréaliste.
En 2004, l’artiste donnait aux Musées de Belfort un ensemble de 217 œuvres, essentiellement des gravures : eaux fortes, pointes sèches, aquatintes ou la combinaison multiple de ces techniques tirées souvent à moins de 30 exemplaires pour garder toute la subtilité du dessin… En 2022, son fils Jérôme Csech complétait cette donation avec 52 œuvres, notamment des monotypes et dessins. Deux donations complémentaires qui permettent de conserver l’œuvre d’un artiste et d’en suivre l’évolution, les Musées de Belfort devenant une référence concernant Hélène Csech puisqu’aucune autre institution ne possède autant d’œuvres.
L'exposition propose de retracer le parcours de cette femme, une artiste encore trop méconnue et pourtant bien insérée sur la scène artistique contemporaine puisqu’elle exposait dans de très nombreuses manifestations, en France comme à l’étranger, événements lors desquels elle était amenée à côtoyer d’autres artistes et galeristes. Elle est rattachée à un groupe assez informel d’artistes dits « visionnaires », comprenant Doaré, Houtin, Lunven, Rubel et Lodého, et dont les Musées de Belfort possèdent des œuvres présentées également à cette occasion pour permettre de mettre en lumière les points communs qu’ils entretiennent avec l’approche artistique d’Hélène Csech.
De la figuration au seuil de l’abstraction, les Musées de Belfort ouvrent une fenêtre sur ses mondes intérieurs, faits d'ombre et de lumière...